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LOKISTAGNEPAS (eau potable AEP)
13 juin 2011

Communications et Transmissions AEP en cas de catastrophe

Communications et Transmissions AEP
en casSIRENE de catastrophe

1 Les communications en phonie
1.1 Communications radioélectriques
1.2 Communications physiques
1.3 Les communications avec les différents sites
2 Les stations de pompage
3 Les réservoirs d'eau
4 Les compteurs généraux
5 Les sites particuliers
6 La potabilisation
7 Les nouveaux adducteurs (feeders)
8 Les moyens techniques de communications
9 L'énergie en général
9.1 GE et énergie Électrique 230/400V
9.2 Batteries
9.3 Les onduleurs et convertisseurs
9.4 Gas-oil et Essence
10 La durée de crise
11 La réduction de surface réseau
12 L'autorité de tutelle
13 Conclusions

Si vous arrivez directement sur cette page par un moteur de recherche, vous pouvez avoir accès à la table des matières et à chaque article, en page d'accueil.    L'accès se fait par l'un des deux liens en tête de colonne de droite ----->


Préambule

Même en cas de catastrophe, les distributeurs d'eau potable ne peuvent s'arrêter et doivent assurer leur mission de toute première importance. Le "commerce inutile" peut s'arrêter mais pas l'eau ! C'est une mission de première nécessité, ainsi qu'une noble et belle mission.

Récupérer des informations éparses aux quatre coins d'un réseau de distribution d'eau potable de plusieurs centaines de kilomètres de longueur de canalisations, voire de quelques milliers n'est pas une opération très facile à réaliser dans un temps acceptable. Communiquer avec les équipes d'intervention est une nécessité de premier ordre.

Naturellement vous allez penser que je suis en retard d'une guerre, car il y a les lignes téléphoniques métalliques ou les transmissions par fibre optique, les téléphones portables, les smartphones, les "blackmachins" et autres "tablet_truc" et enfin INTERNET, la Déesse toutes catégories....

Certes vous avez parfaitement raison, mais quelques années de trop ne sont pas toujours un handicap au contraire, et vous allez pouvoir vous en rendre compte dans l'anecdote ci-dessous qui est bien réelle…et qui m'a incité à écrire un tel article.

J'ai vécu un tremblement de terre de très faible amplitude, en fin de journée, lors de mon activité AEP, c'était en 2004, et ma première réaction a été de vérifier les hauteurs et débits des réservoirs par la télégestion. J'ai pu regarder dans la minute qui a suivi, un seul site. Dès le deuxième site, toutes les lignes téléphoniques étaient saturées (Plus de tonalité).
Après, j'ai voulu donner quelques consignes par le réseau GSM, mais là aussi impossible de joindre quelqu'un. Pourquoi ?

Il n'y a pourtant eu aucun dégât, mais les gens se sont tous donnés le mot pour appeler leurs proches pour dire "t'as senti le tremblement de terre ?"

Comment une structure équipée d'une technologique "moyenne" peut fondre à cause d'un simple phénomène de saturation ? (Des cas identiques se sont déjà produits aussi sur Internet)
C'est pourtant une réalité, aussi cet article va énumérer ce qui se passe lors de scénario catastrophe, causé par diverses situations plausibles mais ayant un degré de probabilité faible. Ce sera surtout l'occasion de recommander une solution prioritairement à une autre, pour pouvoir affronter dans de bonnes conditions tout problème de communications et d'énergie.
J'ai aussi connu des situations d'exception telles que la tempête de 1999, un orage terrible au mois d'Août (j'ai oublié l'année) ainsi qu'un jour de neige où j'ai dû dormir sur mon bureau à cause des routes impraticables…

Cela n'est pas les seules anecdotes, car je me souviens également très bien du "verglas de 1978" où comme particulier, nous sommes restés 8 jours sans électricité et près d'un mois sans téléphone ! La forêt n'était plus qu'une suite ininterrompue de craquements sinistres des branches d'arbres qui coupaient les lignes électriques et téléphoniques et empêchaient les accès rapides en tous points.

Que se passerait-il en cas de véritable catastrophe durable, et quelles en seraient les conséquences pour l'eau potable ? On peut raisonnablement se poser des questions.

L'État a ses propres services ayant compétence en eau potable, mais sans aucune compétence "terrain" car ce sont avant tout des bureaucrates et des procéduriers (DDASS), et ils seraient  vite débordés par d'autres problèmes sanitaires en cas de catastrophe majeure.
Bien qu'il n'y ait pas de consignes formelles d'organisation, il me semble hautement préférable que les entités en charge de l'eau potable (Publiques ou privées) puissent se subvenir à elles-mêmes le plus possible, sans l'aide technique de l'État qui aura aussi à ce moment bien d'autres urgences à traiter.

Un service de l'eau potable se doit d'être "adulte" et de pouvoir se suffire à lui-même durant 8 à 10 jours.
Sa seule impossibilité est d'user de la force pour poursuivre sa mission. Il devra donc être épaulé si besoin est, par la police ou l'armée pour assurer sa mission de distribution de l'eau potable en cas de réelles difficultés.

Malheureusement le financement des choix technologiques appartient pour une grande part aux élus, qui ne sont pas toujours des gens très affûtés, et qui regardent plus la masse salariale que la technique pure, qu'ils croient connaître…! (Attention j'en connais de très bons cependant !)
En effet, en cas de catastrophe grave, l'ordre d'apparition des problèmes commence par le secours des personnes en difficulté, puis continue seulement par les besoins des hommes et donc le tout premier besoin qui est l'eau potable.

Alors cet article est là pour mettre en exergue les problèmes techniques que l'on peut rencontrer dans la mission, en cas de catastrophe et comment s'y préparer avec un maximum d'efficacité. Cet article est orienté vers les choix techniques de transmissions, et d'énergie, non pas au niveau même des matériels, mais seulement au niveau des principes techniques de base. (Pour les données et commandes de fonctionnement des dispositifs)

Par catastrophe et sa crise consécutive, il faut comprendre absence totale ou partielle de téléphonie aussi bien filaire que radio GSM.
Il faut comprendre aussi absence d'électricité.

Le service public de l'eau potable doit avant toute chose être préservé, car on sera alors en situation de survie d'une population locale.
Je ne parlerai ici que de la partie nouvelles technologies et fée électricité.
Le volet bactériologique concernant l'eau est supposé encore correct, mais dans le cas contraire, il ne servirait à rien de fournir de l'eau dangereuse, donc le problème serait alors hyper délicat et devrait commencer par rendre l'eau POTABLE.

Cet article va mettre en lumière les points délicats et préparer à bien gérer ce qui est communément appelé le plan de secours, qui n'est jamais actualisé (Quand il existe !), car l'évolution des moyens techniques n'y est jamais actualisée, et la dépendance technologique est toujours plus aiguë.

Un bon technicien ne connaissant pas une installation aurait beaucoup de mal à intervenir avec efficacité, même s'il connaît l'informatique et les systèmes particuliers de télégestion, car il y a la connaissance spécifique locale qui n'existe qu'à cet endroit !
Le premier point est donc de rassembler ses hommes et de voir sur combien d'éléments on peut compter.

1 Les communications en phonie

1.1 Communications radioélectriques

Oubliez les "portables", SMS, MMS et il n'y a plus rien ! Il n'y a pas plus d'électricité.

Cette partie de communication entre les équipes et le SIège SOcial (SISO pour simplifier) est de la plus haute importance. C'est le lieu du PC de crise AEP. Ces communications sont essentielles au fonctionnement et surtout pour la rapidité d'intervention, car cela évite de très nombreux allers et retours et économise l'énergie qui sera, on le verra par la suite, une denrée rare.
Si le SISO n'est pas associé physiquement aux services techniques, il faudra établir, soit une liaison téléphonique (ou autre) provisoire, soit déplacer le PC de crise vers les services techniques en cas d'impossibilité. Quel qu'en soient la structure réelle, appelons donc ce centre opérationnel le SISO.

En effet toute l'information sera concentrée au SISO. Les quelques bribes d'information orale, les quelques éléments qui fonctionnent encore seront groupés en ce lieu.

Il doit donc y avoir en ce lieu une communication radio VHF avec les véhicules d'intervention.
Non attendez la suite, je n'ai pas tout dit !...
Naturellement ce PC radio doit être secouru sur batterie (Voir le paragraphe batteries) avec une autonomie de 24 ou 48 heures environ.

Au delà de ce temps en heures, et pour les autres points, il sera nécessaire d'alimenter radio et au moins un ordinateur et ses différents modems et adaptateurs par un petit groupe électrogène (GE) pour durer sur des jours.
Cette puissance est évaluée de 1 à 5 KVA et cette puissance est considérée comme "petite", car le groupe utilisé par les techniciens qui en ont parfois besoin sur le terrain (Raccords électrosoudables par exemple) convient parfaitement…

(En cas de catastrophe ils en auront un besoin beaucoup plus restreint, car plus aucun nouveau branchement ne sera réalisé et l'essentiel de l'énergie sera le maintien de la situation de livraison d'eau potable. Voir le type de groupe au chapitre énergie "gas-oil et essence")

"L'auteur" a encore oublié l'essence ou le gas-oil…!!!
Non, et on le verra dans le chapitre suivant, on sera obligé de stocker ce liquide polluant mais incontournable, pour pouvoir tenir.
Le fonctionnement du SISO en énergie restera très modeste, relativement aux autres consommateurs que l'on verra par la suite.

LE SISO devra être autonome au niveau énergie électrique pour 8 à 10 jours, mais tout autant en énergie fossile pour les véhicules ! Ce temps n'est pas un hasard, car il permet aux services officiels de se mettre en place dans les nombreux domaines d'intervention nécessités par une catastrophe.
Après, il est certain que la structure AEP devra être un peu plus épaulée par l'État et par les réquisitions de carburant et peut-être par des rétablissements ponctuels d'énergie ou de livraison de combustible. Une seule exception à cela est la réquisition en moins de 24 heures de groupes électrogènes de puissance. (Voir chapitre 9.1)

Dans les communications radioélectriques, il y a les communications phoniques incontournables, avec les agents et le SISO, mais il peut y avoir les communications avec les préfectures toujours équipées de radio, et qui possède en théorie les fréquences utilisées, ou du moins est en mesure de les avoir par son service d'Agence des fréquences.
Les préfectures disposent normalement d'une station radio capable de se caler sur une ou plusieurs fréquences dans les différents modes de transmissions (AM, FM, BLU). Pour ma part je n'ai jamais vu d'essais de ce type et je trouve cela dommage et anormal (Comme on essaye les sirènes une fois par mois…)
(Par contre j'ai vu la "force publique" en uniforme  nous prévenir d'inondations potentielles)

Pour les très petites entités mais aussi pour l'information des particuliers, il reste le seul élément autonome le plus simple, et qui est le bon vieux "transistor radio" (pile/secteur) avec les stations de diffusion locale qui sont réquisitionnées d'office pour donner les différentes consignes tant aux habitants, qu'aux organisations non pourvues de matériels de communications ou dont celui-ci est hors d'usage.
Il y aussi l'émetteur d'Allouis de France-Inter qui a vocation nationale par sa puissance (2000 KW !), son rayonnement et sa fréquence de 162 KHz. (Cet émetteur diffuse également des signaux horaires codés de précision identique au DCF77 Allemand, mais plus difficiles à décoder )
J'ai donc tout de même acheté un bon vieux transistor pour le SISO, car c'est le plus petit investissement qui est nécessaire et qui peut rendre de grands services. (Veiller aux piles voir chapitre énergie)

En résumé de ce paragraphe, il s'agit bien de préserver au maximum les communications en phonie entre les équipes d'interventions et le SISO et tous les autres intervenants.

(Je n'ai pas encore dit ouvertement qu'un réseau d'eau ne peut pas exister sans fuites). Celles-ci se produisent régulièrement et sans prévenir. Aussi on ne peut pas tenir très longtemps sans interventions de terrain car tôt ou tard les pompes fonctionneraient en permanence, ne pouvant parvenir à assurer les consommations et les fuites.
(Ce fonctionnement sans aucun arrêt met en péril le matériel et la pérennité des pompages ultérieurs.
Les réservoirs se retrouveraient immanquablement vides tôt ou tard ! C'est dit, mais les professionnels avaient déjà parfaitement compris !)

Dans une situation de catastrophe, quelle qu'elle soit, on peut supposer qu'il pourra y avoir de nombreux incidents réseau et donc des interventions nombreuses et urgentes.

1.2 Communications physiques

Bien entendu, votre "vélo de rando" peut encore servir, mais au moins un véhicule atelier est impératif. Pour fonctionner, ce véhicule doit avoir du gas-oil !
Là aussi pour les véhicules, il sera nécessaire de stocker pour tenir je pense 8 à 10 jours en ne traitant que ce qui est impérieux.
Ce stockage de gas-oil servira donc également au groupe électrogène qui alimentera le SISO et ses installations de télésurveillance/télégestion avec une puissance de 1 à 5 KVA comme indiqué.

On notera que le gas-oil "rouge ou blanc" n'aura plus aucune importance à ce stade, car la différence est uniquement un problème de taxation qui n'aura plus aucun sens en cas de catastrophe…

Ce gas-oil d'usage général pourra donc sans problème être issu de la citerne du chauffage central, pourvu qu'il en reste toujours un minimum de volume (Comme pour la réserve incendie dans certains réservoirs !)

On peut décemment se poser la question de l'efficience des services AEP qui ont été bradés à des entreprises privées. La loi du profit les conduira à ne plus pouvoir assumer toutes les opérations simultanément à cause des sous-effectifs.
Verra-t-on un PDG de T… faire ses excuses…? Je ne le pense pas, et je le verrais plus demander une rallonge de carburant en préfecture pour mettre dans sa voiture personnelle et laisser les abonnés livrés à eux mêmes.

1.3 Les communications avec les différents sites

Dans cette idée de la télégestion, il n'y a pas de solution toute faite et la configuration du réseau peut engager à établir différents types de liaisons pour les données et/ou les commandes.
Aujourd'hui les consommations d'énergie de la télégestion des sites est largement réduite, et une batterie est presque toujours présente sur les automates. Cette autonomie est le plus souvent de 24 ou 48 heures et est suffisante pour donner le temps à l'organisation future de crise.
On retrouvera le développement de ce chapitre énergie dans les différents paragraphes dédiés ci-après.
Ces batteries sont toujours des batteries 12 V de type étanche de 7 à 14 Ah. La longévité de toutes les batteries dépend largement de l'entretien et du mode de charge (Exigez toujours un chargeur régulé de type "floating" avec limitation de courant  et non un vulgaire chargeur de voiture (qui devrait lui aussi être de ce type pour préserver les batteries de véhicules)).
(Voir les compléments sur les batteries au chapitre énergie dans cet article, ainsi que l'article spécifique sur les batteries.)

Cette communication entre sites, (captage et stockage principalement) directement ou par l'intermédiaire du SISO, permet de décider des mises en marche et arrêt des pompes. Cette situation des seules commandes de pompes peut être indépendante de la télégestion, ce qui me semble très intéressant pour la diversité.
Un fonctionnement dégradé autorisant le pompage direct en fonction de la hauteur d'eau des réservoirs devrait pouvoir être mis en place rapidement.
Un autre moyen automatique simple, peut aussi être seulement basé sur un fonctionnement à l'horloge, toujours possible et basé sur les consommations moyennes. (Le risque est plus élevé car il ne couvre pas les baisses anormales de niveau, (pas plus que les débordements)).

Dans les communications on fera attention au choix des modems (s'ils ne sont pas intégrés aux automates) qui devraient toujours pouvoir être alimentés en 12V.

2 Les stations de pompage

Les stations de pompage représentent le départ de l'eau et il est nécessaire d'y prendre garde et d'accorder beaucoup d'attention, car c'est la base de tout le processus.
Dès la crise enclenchée, il est nécessaire de maintenir le pompage pour la plénitude des réservoirs, sans se soucier des plages horaires de tarification (s'il y a de l'énergie !), tout en y prenant garde, car ce problème inhérent du fonctionnement normal peut agir à l'opposé et parfois bloquer toute tentative. (Problème des automatismes d'évitement des pointes fixes en tarif vert EDF, par exemple) Il faudra parfois intervenir manuellement pour contrecarrer ce processus automatique.

Je n'ai encore pas tout compris car on pompe et il n'y a pas de courant !  Ça vient… J'y arrive !.

Si il y a le secteur présent, alors il n'y a pas de problème, mais supposons qu'il n'y a pas le secteur.
(Il y a quelques stations de "pompage" qui reçoivent l'eau par gravité, et dans ce cas c'est un véritable bonheur, car il n'y a jamais de crise à ce niveau).

Si la structure AEP est "riche" ou importante, alors il y a un fonctionnement dégradé à puissance réduite par un groupe électrogène de puissance (GE) qui est présent à demeure. Il faut donc démarrer le groupe (Ce n'est pas toujours gagné)
Si le groupe est préchauffé il peut démarrer immédiatement. Dans le cas contraire, il faudra le laisser atteindre sa température durant quelques dizaines de minutes avant de lui imposer toute charge et particulièrement l'impact d'un démarrage et du fonctionnement d'une pompe.
(Je considère qu'un groupe préchauffé en permanence n'est absolument pas nécessaire en AEP, car si le temps est un ennemi, les minutes ne représentent que des "poussières" de temps à l'échelle d'un réservoir de plusieurs milliers de M3).
Il sera nécessaire de faire attention aux impacts de charge qui pourraient faire caler le GE et surtout ne PAS démarrer plusieurs pompes à la fois.
Au niveau électrique, si il y a un GE à demeure, les inverseurs électriques (INS) sont normalement présents et le basculement de cet inverseur Normal/Secours (INS) sera peut-être à réaliser manuellement si il n'y pas de batterie au TGBT.

Si la structure AEP n'est pas trop "fortunée", il est alors utile de prévoir l'installation d'un INS au TGBT (Tableau Général Basse Tension) sur les équipements devant impérativement être secourus si l'on veut réduire la puissance, ou au contraire sur la totalité si on a les moyens et les possibilités….

Qui dit groupe électrogène de puissance, dit obligatoirement gas-oil et il faudra vérifier périodiquement le niveau de la partie "réserve" située dans le châssis du GE. Il faudra aussi penser au réapprovisionnement de combustible, car dans les grandes puissances, 500 litres de réserve maximum sont vite "engloutis". Une citerne fixe ou un camion de livraison sont également à préparer pour la suite.
(En charge, un groupe "de moyenne puissance" peut consommer jusqu'à 70 litres à l'heure et il faut compter une évaluation, toutes puissances confondues, de 200g/KWH. (Densité 0.8 soit 0.25 litre/KWH))

La station de pompage est certainement la première des actions/surveillances à réaliser.

Dans ces fonctionnements de catastrophe, on oublie en général ce qui fonctionne de façon normale sans que l'on y prête attention, aussi une surveillance accrue permettra d'éviter des arrêts intempestifs.

Les commandes à distance si elles peuvent être rétablies, ainsi que le suivi du pompage pourront être éventuellement réalisés par le SISO, mais avec précaution et toujours avec contrôle à posteriori, du fait de fonctionnements dégradés ou partiels.

Au niveau télégestion de la station de pompage, il est évident que cette partie sera impérativement raccordée au GE de puissance, pour pouvoir limiter les allers et venues problématiques. (Ce raccordement rechargera en même temps la batterie de l'armoire de télégestion).
Suivant les choix technologiques de transmissions, il sera ou non possible de suivre à distance le fonctionnement.
On veillera aussi à l'aspect sécurité d'accès, de façon à ce que des personnes ne puissent s'introduire pour un pillage ou des dégradations toujours possibles.
Un contrôle des accès est impératif et son report de télégestion également.
Le téléphone ne fonctionne pas rappelons le nous, et la télégestion peut donc ne pas fonctionner suivant les supports de transmissions utilisés. Dans ce cas une surveillance physique peut s'avérer nécessaire (Et de façon rapprochée).

On fera particulièrement attention aux vols de gas-oil sur le lieu de stockage, et les services préfectoraux peuvent donner une assistance policière ou militaire sur les grands sites. De ces "cafouillages" de crise inhérents au carburant, peuvent naître rapidement des problèmes de pollution des puits, car très souvent, il s'agit de pompage en nappe alluviale (Ou directement en rivière, avec en cas d'accidents de manipulation, pollution des unités inférieures)

3 Les réservoirs d'eau

Le problème est moins crucial que pour le pompage, car il n'y a pas de très gros besoins en énergie. Seule la télégestion doit être alimentée, mais les batteries des automates assurent une bonne autonomie de 24 ou 48 heures.

Les habitations "hautes", alimentées par un réseau surpressé, (Situées près des réservoirs) n'auront que la faible pression locale (Si elle est suffisante !) et dans le cas contraire, elles n'auront peut-être pas d'eau ! Bien entendu des locations de groupes peuvent palier à ce problème, mais cela reste des situations marginales le plus souvent, car des clapets de fonctionnement dégradé existent le plus souvent.

(D'où l'utilité de ne pas attribuer de permis de construire près des réservoirs comme c'est trop souvent le cas ! Ou d'attendre des modifications de structure de distribution. Avis à Mme ou Mr le Maire !)

Les niveaux et débits doivent être surveillés, pour la partie la plus à craindre, qui est la rupture des canalisations (cas d'Inondations, de tremblement de terre etc…).
Cependant toute situation de catastrophe, en l'absence de dégâts importants de canalisations, va induire le plus souvent une consommation accrue à cause du stockage individuel réalisé par les "survivants".

Enfin ces sites élevés sont souvent utilisés pour les relais radio (Radio communications VHF en phonie) qui permettent la centralisation au SISO, depuis toute l'étendue du réseau. Ces sites élevés sont aussi des centralisateurs radio de télégestion lorsqu'ils sont loin de toute source d'énergie et de téléphone. (Les reports GSM posent peu de problèmes du fait de la situation élevée). Si les nœuds GSM sont touchés par la catastrophe, alors il n'y a plus rien et le site est incontrôlable à distance (S'il fonctionnait en GSM).

Un pompage pratiquement au tout début d'une catastrophe devrait permettre de ne pas tomber en rupture de distribution très rapidement, car au fil du temps, (Et bien avant toute organisation), la crise va compliquer les trajets et l'approvisionnement de tout. Cet aspect de rapidité immédiate est primordial et impacte directement la bonne continuation des opérations normales.

4 Les compteurs généraux

La surveillance de ces éléments raccordés soit en téléphonie métallique traditionnelle, soit par réseaux GSM n'est plus assurée, aussi, outre le relevé manuel toujours long et difficile, il subsiste la possibilité d'utiliser des têtes radio déportées que l'on peut relever depuis un véhicule et qui peut faire gagner beaucoup de temps.

Ces têtes radios peuvent être en plus de la télégestion "normale" (Si elle existe), mais je crois qu'il est préférable d'avoir "sous le coude" quelques têtes à placer aux endroits les plus critiques, au lieu de doubler tout systématiquement. 

Ces relevés assurent de l'absence de fuites et permettent une pré-localisation rapide.
Suivant les degrés d'urgences ce point particulier sera le plus souvent "oublié" ou ne sera traité que si les niveaux baissent dangereusement et donc à l'occasion d'une recherche de fuite.

Dans les urgences absolues, on pourra même être amené à fermer les branches réseau en fuite importante, soit par manque de moyens, soit par manque de temps. L'essentiel étant à ce moment de préserver le plus d'eau potable (Eau utile) à disposition pour les usagers dans la plus grande surface de distribution possible, mais pas toujours à domicile !

5 Les sites particuliers

Il y a des sites relais ou des reprises spécifiques avec ou sans pompage secondaire et réservoir secondaire. Ces sites seront de préférence préservés car ils desservent souvent des communes complètes. Une attention particulière devrait cependant leur être accordée pour qu'il subsiste au moins un point d'eau local.

Dans ce cas, l'invitation à restrictions doit être très forte, car l'acheminement n'est peut-être plus opérationnel et la survie n'est assurée que par le réservoir secondaire, sans aucune autre possibilité de repli dans l'immédiat.

Cette situation parait plus délicate à première vue, mais il y a tout de même de l'eau, mais sans possibilités immédiates de renouvellement.

Ces sites représentent tout de même de gros soucis en zone agricole, car les bêtes utilisent largement ces ressources et sont de grosses consommatrices d'eau particulièrement en saison chaude.
Le problème des bêtes reste entier, y compris dans les autres cas, et les choix sont clairs, il faut emmener les bêtes vers les points d'eau naturelle possibles, pour conserver l'eau potable pour les hommes, et éviter d'avoir des bêtes mortes près des populations.

6 La potabilisation

Ce manque d'énergie peut affecter la potabilisation de l'eau suivant les procédés utilisés.
Les inversions de bouteilles de chlore avec dispositif de basculement à dépression ne réclament pas d'énergie et sont donc autonomes…(Pour une bouteille seulement).
Il sera également nécessaire de surveiller la chloration intermédiaire des sites éloignés, souvent réalisée au chlore liquide avec pompe doseuse et nécessité d'énergie. (Batterie souvent nécessaire avec recharge par panneau solaire)

La législation Française imposant du chlore résiduel devra être particulièrement respectée et certainement renforcée, car en période instable, des épiphénomènes parasites peuvent intervenir. Ceci est très important à mon sens, car il n'est pas nécessaire d'accabler un peu plus une population déjà éprouvée !!!

On fera attention aux grandes stations équipées de bioxyde de chlore, et particulièrement à la boucle d'enrichissement qui nécessite aussi une attention très particulière tant pour la qualité du bioxyde généré, que pour les risques annexes.
Dans ce type de station, il serait bon d'avoir un fonctionnement dégradé avec hydroéjecteur et chlore gazeux, qui ne réclame aucune énergie puisque la chloration se réalise par aspiration dans les bouteilles.

7 Les nouveaux adducteurs (feeders)

Tout prévoir n'est peut-être pas possible, mais je pense que pour les nouveaux réseaux ou leur renouvellement, un câble de données (métallique) doit cheminer le long des adducteurs tant en refoulement que distribution.

Une telle opération avait été réalisée à ma demande un peu "en pirate", car France Télecom ayant son monopole historique interdisait à l'époque (à priori et à vérifier), ces entorses à son activité qui le privait de revenus.
Je suis heureux que cela soit maintenant une possibilité. Il me semble normal que l'eau potable ait ses propres réseaux de surveillance (Comme c'est le cas d'ailleurs à la RATP ou à la SNCF je crois) pour pouvoir intervenir sans dépendre d'une autre organisation dont la réactivité (pour ne pas dire plus) est souvent problématique.

Doit-on mettre une fibre optique ? Ma réponse est clairement NON dans la majorité des cas. Pourquoi ? Simplement parce que cette technique réclame un peu d'énergie pour fonctionner, mais nécessite surtout un savoir faire et un outillage particulier et seuls des spécialistes peuvent traiter ces réparations (C'est un autre métier !). Il faut donc se rabattre sur des paires métalliques, voire même un seul fil inox isolé avec des procédés de transmission basse vitesse très spécifiques.

Même si ces réalisations seront vouées à l'abandon immédiat le plus complet, du fait qu'elles ne seront raccordées à rien, il faut tout de même le réaliser pour le futur. Bien entendu il y aura des coupures inattendues (Dues aux interventions "sauvages" de voirie), mais un câble protégé par l'aplomb de la canalisation (Pas en dessous directement mais protégé par l'aplomb) sera toujours apprécié et assez bien protégé des agressions réseaux. Il participera, outre les transmissions futures, à la détection physique des tuyaux PVC par exemple. Donc ces câbles auront peut-être dans l'immédiat une utilité directe.

Des fils inox existent déjà pour le repérage des canalisations AEP en PVC, et débouchent dans les regards. (En présence de travaux, il est toujours possible de vérifier le bon état et de faire payer les "casseurs" éventuels)

8 Les moyens techniques de communications

En cas de crise ou de dysfonctionnement téléphonique (filaire et GSM) on se trouve toujours bien malheureux ! C'est pour cela que le choix des modes de transmission de télégestion avec les différents sites est important.
Il n'y a pourtant pas de règle absolue, car autant de structure AEP, autant de cas très différents, autant de sites, autant de variantes possibles.

On peut surtout extraire quelques règles de bon sens.

On privilégiera les liaisons filaires dédiées (lignes spécialisées (France Télécom) et surtout pas le réseau commuté) mais de préférence des lignes appartenant à la structure, car ces dernières lignes sont directes et ne font pas de détours par les répartiteurs téléphoniques.
Ces lignes ont de plus l'avantage de ne pas avoir de diaphonie avec des autres usagers, et ces lignes ainsi posées comme décrit au paragraphe précédent, disposent de par la tuyauterie proche d'une certaine protection physique, doublée d'une petite protection contre les interférences.
On se méfiera cependant du longement  de lignes 20 KV enterrées (du verbe longer) pour les problèmes d'interférences.

Les liaisons filaires enfouies près des feeders ont de plus l'important avantage de pouvoir être réparées directement par le concessionnaire, ce qui n'est pas le cas avec un autre interlocuteur. Pour la sécurité, et la rapidité d'intervention, ce point est à mon sens très important.

Les liaisons filaires dédiées par l'opérateur historique étaient très chères, elles ont été progressivement abandonnées au profit du réseau commuté, ou de la téléphonie GSM,  mais ce n'est pas une bonne solution en cas de catastrophe, car il faudra "tirer un trait sur le GSM" et s'il s'agit du contrôle de remplissage d'un réservoir, il faudra rapidement trouver une solution de remplacement. (Voir l'article sur le contrôle de remplissage pour l'exemple pour une idée simple)

Établir des liaisons de données par un navigateur Internet est devenu courant, mais ces liaisons restent utilisatrices du réseau téléphonique standard pour l'acheminement final et soumises à toute la "fange" du réseau et si elles repassent par les voies habituelles, Il y a lieu d'avoir des solutions de repli en cas de gros "pépins". De plus les fournisseurs d'accès auront peut-être aussi de grosses difficultés à tenir leur site en fonctionnement.
Le plus à craindre est la perte du noeud de raccordement ce qui rend impossible toute communication aussi bien locale que distante.

Pour la radio c'est un peu différent et à cet effet on peut tout de même noter que j'ai effectué un relevé radio d'essai, avec une tête de compteur (A 860 MHZ à plus de 1 kilomètre, et avec une puissance dérisoire de moins de 20 milli Watts, mais depuis le sommet d'un réservoir, avec la tête radio placée en contrebas à hauteur d'homme.

Aujourd'hui il y a de petits talkies-walkies d'excellente qualité, avec plusieurs canaux et "sous-canaux" qui permettent de communiquer. Je crois qu'il ne faut pas s'en priver, car la dépense est insignifiante pour une structure AEP et peut rendre de grands services. Ainsi des contrôles d'accès non prévus peuvent très facilement être réalisés. Je pense aussi à remplacer ainsi les liaisons défaillantes des ouvrages éloignés, moyennant quelques soudures simples.
Il ne faut pas craindre de prendre le fer à souder pour réaliser des petites modifications, et à mon sens toutes les structures AEP devraient avoir des hommes capables de réaliser ces opérations simples qui font seulement appel au bon sens.

J'ai rappelé cet essai réalisé en hauteur à cette fin, pour insister sur la propagation des ondes en sites élevés qui est surprenante. Or en AEP les réservoirs sont toujours en position élevé !

Alors les talkies-walkies sont des auxiliaires précieux et peuvent "débrouiller" bien des situations compliquées.
D'accord il y a quelques fausses alertes si les gosses s'amusent, mais c'est "le prix du bas prix" et le plus souvent l'échange du canal résout le problème. De toutes façons, à cet instant d'une catastrophe, les gosses ne devraient probablement pas trop traîner dans la rue ?!

En cas de catastrophe, les petit moyens ne sont pas toujours nécessairement les moins bons, et pour l'anecdote qui date de 1972, je me souviens d'un lecteur de cartes perforées en panne de turbine d'aspiration et d'avoir mis en place l'aspirateur du service pour pouvoir assurer la paye d'une usine de plusieurs milliers de personnes, car la pièce était à commander très loin…

Les choix de modes de transmission nécessitent une attention particulière aux distances mais aussi à la couverture radio des différents réseaux GSM.
Se cantonner à un seul opérateur serait une erreur, car la couverture des réseaux est différente, aussi il est nécessaire d'avoir plusieurs opérateurs de téléphonie mobile, ne serait-ce que pour cela, mais aussi pour une question de sécurité des installations et de redondance.
Un site peut très bien être pilonné et pas celui d'à côté ! (Regardez en Libye en cas de conflit)

J'ajoute un point important qui est souvent méconnu, qui est que dans le maillage des réseaux Internet, les liaisons de nœuds à nœuds sont décrites le plus souvent avec une liaison préférentielle, mais aussi avec un liaison de secours (repli) en cas de rupture d'un liaison. Ce basculement est automatique le plus souvent et répond au fonctionnement en couches du modèle de l'OSI. Cette structure peut permettre aussi l'acheminement d'une surcharge. Certains noeuds terminaux n'ont pas nécessairement de chemin de repli (Voir quelques éléments)

Il serait vain de penser que le problème majeur est seulement une catastrophe naturelle, car TOUT est possible, et on oublie trop vite les conflits, et qui plus est les accidents nucléaires qui n'arrivent qu'aux autres naturellement…Et j'oublie les éruptions solaires et les vents de particules destructrices des composants à très haute intégration.

Les problèmes nucléaires sont potentiels et les rayonnements d'intensité élevée détruisent et/ou font "cafouiller" les matériels électroniques, et particulièrement les hautes technologies dans lesquelles un bit d'information représente une surface si faible que le percutement par un rayon gamma peut induire des valeurs fausses ou des problèmes de "plantage".
Oui un "watch-dog" d'automate ou de processeur RISC surveille le plus souvent, mais quand le processeur est détruit, il n'y a plus de watch-dog non plus !
Ce risque des rayonnements de toute nature est encore mal cerné en ce qui me concerne quant à ses effets, et il faut être réellement dans la partie pour deviser plus précisément, mais il est certain qu'à ce niveau seule la fibre optique ne serait pas directement affectée (Par contre les détecteurs ou les répéteurs optiques le seraient)
Naturellement on peut raisonnablement penser que l'eau issue d'un tel contexte d'irradiation serait impropre à la consommation humaine, mais il fallait tout de même le citer.

Je pense à cette éventualité en vallée du Rhône avec Tricastin et les autres centrales vieillissantes comme Fessenheim etc…etc

Ainsi pour bien stigmatiser ce sujet général des transmissions, il serait peut-être difficile d'établir des communications radio en pays de montagne avec plusieurs vallées à joindre. Les liaisons filaires seraient certainement plus judicieuses ? Ceci non seulement pour la vision directe qui est souvent absente, mais aussi pour les très dures conditions climatiques avec le gel et surtout le givre qui pose des problèmes de transmission radio (Même sur les antennes pourvues de dispositifs anti-givre).

Pour une autre situation, je pense à une commune de l'Est de la France ayant supporté au Nord de NANCY un émetteur radio de grande puissance…On entendait alors la radio dans les chéneaux, le téléphone ainsi que dans tout appareil aussi hétéroclite qu'une machine à laver…etc ! (C'était bien réel j'ai pu le constater en 1967 !)
Même les lampadaires fluorescents étaient allumés en plein jour par le rayonnement électromagnétique des petites ondes (PO) ! Alors dans un tel cas, je crois qu'il faut utiliser la sélectivité de la radio dans une autre bande de fréquences très éloignée, pour éliminer ce bruit de fond, (Tout en sachant qu'il y a des harmoniques et des bandes latérales….) Il semble utile d'éviter le plus possible les fils qui représentent des antennes. La fibre optique rendrait aussi parfaitement le service dans un tel cas.
L'émetteur fonctionnerait-il sans courant ? Certains émetteurs stratégiques, oui, mais pas tous !

Dans la partie des risques sismiques, il y a la déformation des terrains avec les ruptures de canalisations, mais aussi des lignes enfouies. Ainsi en zone sismique et à l'aplomb des failles géologiques susceptibles de bouger, on essayera de recenser les liaisons de ce type.
Je crois qu'à ce niveau, il faut enquêter au niveau des opérateurs, mais je doute que beaucoup de structures s'en soucient par manque de temps essentiellement.
Cette vue réaliste permet de remettre en question cette fois le bien fondé d'une méthode filaire.
En corollaire il y a aussi les glissements de terrain. J'en ai connu un qui a été traité avant qu'il ne se produise brutalement, par un travail de consolidation et par chance la conduite d'eau s'arrêtait quelques dizaines de mètres avant, mais je n'ai pas eu connaissance si les autres réseaux présents avaient été déplacés ou déformés par le glissement lent préalable.

Il n'est pas à écarter totalement le risque guerrier avec les perturbations par brouillage radio, ou des intrusions, mais si ce n'est pas d'actualité, cela reste une menace tout à fait possible au même titre que les "hackers" Internet.
La fibre optique est particulièrement sécurisante mais en théorie seulement, car elle reste ainsi que déjà évoqué un procédé sophistiqué qui demande un peu d'énergie pour fonctionner, mais elle aussi fait appel à l'électronique à très haute intégration pour réaliser la conversion optique/électrique. La fibre optique a aussi les défauts de ses avantages...!

La réalité "bien réelle" est de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier…et de pouvoir toujours intervenir par l'emploi de matériels courants. (Je reviens toujours aux choses simples !)

La Citizen Band (CB) est aussi un moyen de communication qui ne devrait pas être utilisé par les entreprises en temps normal, puisqu'elle est réservée aux amateurs, mais en cas de crise ce moyen d'obtenir des informations n'est absolument plus à écarter, et je préconise cet achat d'un appareil, qui est très modeste financièrement et qui peut rendre aussi de très grands services.
Cette variété d'émetteurs/récepteurs est différente des talkies-walkies car ces émetteurs ont souvent une puissance de 4 watts, qui est déjà importante d'unpoint de vue portée, et qui permet des liaisons sûres sur plusieurs dizaines de kilomètres voire plus en cas de sités élevés.

Ces moyens de communications paraîtront pour beaucoup de responsables de structures des galéjades comme disent les gens de Marseille, mais je crois qu'il faut garder la tête froide, car ces petits moyens grand public, restent très intéressants et ne sont pas à négliger. En ce sens un quelques postes CB serait bien entendu suffisants, et les adapter pour des liaisons RS232 ne serait pas très difficile.

9 L'énergie en général

L'absence d'énergie est un véritable problème aujourd'hui et mes différents articles sur ce sujet y font largement référence (Voir un des articles). Ce point est inquiétant car notre dépendance est toujours plus élevée, au point que l'énergie dirige tout aujourd'hui.
L'énergie dirige de fait par voie de conséquences toute les parties informatiques de tout, et y compris des stations AEP, tant dans la partie puissance que surveillance et commande.

9.1 GE et énergie Électrique 230/400V

L'énergie de grande puissance est représentée par la consommation des moteurs de pompes des stations de pompage. Il faut aussi comprendre que monter l'eau à une hauteur importante coûte plus cher en énergie que de monter seulement de quelques mètres.
Cette énergie alimente les pompes d'exhaures (De puits, mais de faible puissance) et les pompes de surface (Les plus gourmandes énergétiquement) chargées de "monter" l'eau aux réservoirs. Les puissances des moteurs de pompes de surface peuvent dépasser les 130 KW par unité.

Reconstituer l'alimentation électrique locale d'une station de pompage, oblige à utiliser un groupe électrogène (GE) de forte puissance.
En résumé pour démarrer une pompe standard à 4 In de courant de démarrage avec un GE, il faut compter au moins 10 fois la puissance du moteur de pompe (Dans les très grandes lignes). (Voir l'article sur les démarreurs électroniques et Voir l'article sur les GE )

Ceci signifie de lourds investissements, mais le plus souvent l'autorité de tutelle assume son rôle et permet de réquisitionner (Moyennant finance) auprès des loueurs spécialisés de tels appareils.

(Vous noterez au passage que si des fonctionnements doivent impérativement être secourus par groupe électrogène, il est souvent préférable d'avoir plusieurs pompes de puissance réduite qui nécessitent moins de puissance instantanée de démarrage pour un GE.)

Il restera alors simplement à brancher…Non ce ne sont pas de simples "fiches bananes" mais des câbles avec des cosses serties à la pince hydraulique. C'est réellement du matériel lourd qui ne se réalise pas à l'improviste.
Il faut donc être prêt à brancher un tel groupe qui arrivera le plus souvent avec des câbles pré équipés de cosses. Mais pour les brancher et suivant les installations, il est hautement préférable d'avoir prévu un inverseur Normal/ Secours (INS), ainsi que le passage des câbles (Gaine de 150  obturée provisoirement au travers des murs) car ces groupes restent toujours en extérieur. L'INS est en fait la sélection du réseau normal ou du secours pour la totalité de l'installation ou seulement pour une partie.

En effet les grosses unités AEP sont souvent équipées de leur propre transformateur 20000/400V (Tarif vert EDF), et il n'est pas question d'alimenter en 20000 V le transformateur. De toutes façons, tous les GE de puissance fournissent seulement du 3x400 V 50hz et jamais de 20KV. (Le 20 KV obtenu parfois l'est avec des transformateurs élévateurs)
On fera alors l'inversion INS à l'endroit le plus approprié en BT pour avoir à disposition le croisement possible des pompes et l'alimentation de la télégestion ou télésurveillance en mode dégradé ou non, mais très certainement avec des restrictions volontaires et manuelles de la puissance à cause du GE qui ne pourra pas supporter la puissance totale d'un site.
En l'absence d'INS, il faudra déconnecter le réseau EDF et brancher à la place le GE. Cette opération peut être longue, car les câbles sont rigides et c'est une opération "très physique". Ceci interdira tout basculement immédiat en cas de retour de courant. Il faudra de plus surveiller par des mesures échelonnées dans le temps, un retour éventuel de l'énergie du réseau de distribution.
Naturellement avec les réseaux triphasés, il serait fortement utile que l'ordre de rotation des phases soit relevé en fonctionnement normal, de façon à ne pas créer une deuxième catastrophe par inversion du sens de rotation...! ainsi lors du branchement d'un groupe de secours, il faudra contrôler la rotation identique.

Je ne l'ai pas encore dit explicitement, mais vous devez avoir compris que l'élément numéro 1 est de connaître toutes les puissances nécessaires, (ainsi que les valeurs des courants de démarrage) les valeurs minimums pour fonctionner, et de calculer dès maintenant, pour le jour J, la puissance minimale d'un GE de puissance .
(Reportez vous à l'article sur les GE pour ce calcul)

9.2 Batteries

On n'a encore rien trouvé de mieux dans le domaine industriel que les batteries au plomb, (Ou au Cadmium Nickel, mais plus chères et plus fiables mais avec "effet mémoire").
On trouve les batteries au plomb sous deux formes principales, les batteries "étanches" ou dites "fermées" prévues pour donner des courants modérés durant de longues heures, ou au contraire les batteries dites "ouvertes" de démarrage prévues pour donner de forts courants (Type batterie de voiture ou de camion)

Vous préfèrerez les batteries "ouvertes" ou "sans entretien" (Batteries ouvertes mais "légèrement étanches", qui ont une robustesse bien supérieure aux batteries étanches.
Ceci doit cependant être modulé par le fait que les batteries, présentes dans les armoires électriques de télégestion, doivent être "étanches" pour éviter de couler, mais aussi pour ne pas dégager de gaz (Risque d'explosion par l'hydrogène avec le "relayage d'armoire électrique")
Lorsque le confinement n'existe pas et seulement dans ce cas, vous préfèrerez les batteries ouvertes plus courantes, meilleur marché et plus résistantes.

La mort d'une batterie au plomb est assurée par une décharge profonde (On "tire" jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun courant, en réalité en dessous de 10.5V (Pour batterie 12V) la décharge est dite "profonde").
La durée de vie des batteries est de l'ordre de 3 à 5 années et suivant leur qualité, leur mode d'utilisation et la qualité de leur recharge.

La recharge des batteries impacte également leur durée de vie, particulièrement les batteries "étanches" plus fragiles (Qualité du courant de charge et cyclage). Pour toutes les batteries il est nécessaire d'utiliser de véritables chargeurs de batteries développant une tension dite de floating à 13.62V pour les batteries les plus courantes de 12V. Le chargeur sera aussi à limitation de courant suivant la capacité/10 (C/10) (Suivant la température le floating est considéré à 2.25V ou 2.27V par élément de "2 V". (Pour 12V=fois 6).
On essayera aussi d'avoir des dispositifs automatiques de coupure dits de "décharge profonde" qui coupent la batterie si la limite de 10.5 volts est atteinte, ce qui évitera la destruction irrémédiable de la batterie.
(Voir l'article sur les batteries)

En cas de crise on prévoira un petit stock de batteries qui pourront assurer la rotation sur les sites, si l'absence d'alimentation réseau devait se prolonger.
Ce stock devra être mis en charge floating au moins tous les 6 mois.
J'ajoute qu'il faut avoir aussi un petit stock de PILES pour tous les petits appareils (ordinateur de relevé de compteurs généraux, talkies-walkies, éclairage etc…). On préfèrera les "piles dites rechargeables", qui sont de petits accumulateurs (Type Lithium ion et non Cd-Ni), à la fois pour l'aspect écologique, mais surtout pour l'importante possibilité de pouvoir être rechargées, car c'est bien connu, la lampe de poche dans la boîte à gants de la voiture est morte le jour où on en a réellement besoin.

Pour ceux qui ne veulent pas investir dans des batteries de secours, il suffit simplement de garder les vieilles batteries des véhicules qui ne sont plus capables d'entraîner le démarreur en hiver, mais qui permettent sans problèmes d'alimenter les automatismes qui ne réclament que de faibles intensités. Elles rendront encore le service durant de longues années pour cette application.
La rotation des batteries sera alors à gérer pour avoir toujours à disposition les batteries plus récentes.
Ceci est une bonne solution respectueuse des matières premières et de la longévité des produits, peu onéreuse et qui donne une réelle sécurité pour une énergie suffisante aux automatismes.

J'ouvre une parenthèse sur les relais radio pour la partie phonie. Le relais radio situé toujours sur un réservoir en point élevé (Propagation des ondes) devra être équipé d'une autonomie de 48 heures pour assurer une bonne sécurité.
Le poste maître du SISO sera lui aussi équipé de même. On se basera sur le courant de repos, les surcroîts de consommation lors de l'émission restent négligeables devant le temps en "standby". (Le problème des radios de véhicules ne se pose pas du fait de l'alternateur de recharge).

On notera qu'en phonie, on utilise en général deux fréquences distinctes lorsqu'il y a un relais et que certaines radios offrent des possibilités de repli sur une même fréquence. Cet artifice permet alors de communiquer par exemple directement entre le SISO et un véhicule…mais "en vue directe" !
C'est un peu comme la CB, mais avec un peu plus depuissance (10 à 20W de mémoire) !

L'autonomie des batteries d'automatismes sera de même de 24 à 48 heures. (On les remplacera avant la décharge profonde par les batteries du stock, le temps de les recharger au SISO ou dans un site ayant de l'énergie de secours.

9.3 Les onduleurs et convertisseurs

Les onduleurs "courants" peuvent secourir les appareils alimentés en 230 V, mais jamais ils ne pourront alimenter des pompes, et surtout sur des durées comptées de plus de 10 Heures en général.

Les onduleurs alimentent tout ce qui est de petite puissance au niveau télégestion, informatique, modems etc…
Leur autonomie est assurée par des batteries étanches, et il faut aussi penser à changer les batteries de ces appareils, car le jour où c'est nécessaire, ils doivent fournir l'énergie en général pour quelques dizaines de minutes à quelques heures pour des puissances de l'ordre de 0.5 à 2 Kilowatts (Pour les plus habituels).
Les onduleurs permettent, seulement, outre l'informatique de bureau, d'assurer la transition sans coupure entre l'absence réseau et l'arrêt manuel des matériels techniques de télégestion.
C'est le seul équipement capable d'assurer la continuité du réseau électrique standard pour permettre une mise hors tension manuelle dite "normale".
Attention à ces équipements qui en cas de fonctionnement sur secours délivrent souvent des tensions non sinusoïdales qui peuvent parfois poser des problèmes d'interférences dans les automatismes (CE ou pas !)

Il existe aussi des convertisseurs 12V= /220V~. Ces appareils sont en quelque sorte des onduleurs sans batterie.
Ils ont les mêmes restrictions de puissance que les onduleurs et ont seulement l'avantage de fournir du 220 V pour quelques centaines de Watts à partir d'une tension continue de 12 V (ou 24 V).
L'avantage principal des convertisseurs est que la batterie qui leur sert d'alimentation a sa recharge assurée le plus souvent, par un véhicule, ce qui en fait une source 230 V ~ mobile dont la durée ne dépend que de la capacité de la batterie du véhicule, mais aussi de l'alternateur de recharge. Attention à la batterie à plat si le moteur du véhicule est à l'arrêt !

Ces deux équipements ont en général un rendement qui n'est "pas très satisfaisant".

9.4 Gas-oil et Essence

Certaines petites machines réclament du mélange 2T, d'autres de l'essence normale sans Pb (95 ou 98). Les quantités de 2T et d'essence restent faibles et ce seront les seules. Le stockage d'essence sera limité à quelques jerricans. On ne stockera que le produit de base et très peu de mélange 2T tout préparé.
(Suivant les différents véhicules, il sera préférable de stocker de l'essance 98 que l'on peut sans problème mettre dans les moteurs roulant au super 95).

Par contre on devra stocker du gas-oil pour tout le reste ? Simplement parce que les camions roulent au Gas-oil, les engins de chantier (tractopelles et pelleteuses) sont des moteurs diesel également, ainsi que les compresseurs d'air pour les marteaux piqueurs.
Les groupes électrogènes de puissance sont aussi des diesels, et cette énergie est moins "explosive" et peut être stockée sans précautions spéciales, contrairement à l'essence hautement inflammable.
(Attention cependant à la pollution et prévoir la rétention en cas de fuite).

Diversifier l'énergie fossile serait une erreur qui pourrait nuire à l'efficacité en cas de catastrophe.
Aussi je préconise que le petit groupe électrogène de chantier prévu au SISO soit un modèle diesel, premièrement moins consommateur, et homogène avec le choix général des moteurs diesels.
(Ce petit groupe peut même parfois être équipé d'un démarreur électrique, ce qui peut même permettre une mise en marche automatique, et d'envisager une position à demeure  si nécessaire !)

Le gas-oil sert souvent aussi de dispositif de chauffage et représente une réelle standardisation. (Il est évident que le chauffage en cas de catastrophe sera un poste non prioritaire. Il faudra prévoir la petite laine !)

Je ne l'ai pas dit explicitement là non plus, mais vous l'aurez compris, il est important que tous les véhicules d'intervention soient de type DIESEL. Non seulement c'est plus économique en termes de volume de consommation, mais cela permet une grande souplesse d'utilisation entre les différents postes utilisateurs...

Il arrive parfois que la citerne soit aérienne au fond d'un hangar pour charger plus facilement les engins...Attention en hiver de bien commander un produit "hiver" résistant à -25°C voire plus suivant les régions.

10 La durée de crise

Une crise aura nécessairement une durée, et ainsi qu'évoqué, au-delà de 2 jours, les problèmes d'approvisionnement commencent réellement à s'empiler, et il est nécessaire de trouver de l'énergie de remplacement le plus rapidement.
Pour cela l'évaluation du désordre est un élément fondamental. Les structures de crise deviennent réellement opérationnelles seulement après 48 heures environ, et l'obtention de carburant pour l'AEP ne devrait être effective qu'après 4 à 8 jours selon les situations, c'est pour cela qu'il faut pourvoir tenir environ 8 jours !
Du type de catastrophe, on peut en déduire si les problèmes seront seulement ponctuels ou risquent de durer.

Ainsi pour ne pas être alarmiste ou peut simplement penser aux lignes électriques 20000 V tombées au sol sous le poids de la neige comme cela arrive assez souvent. Dans ce cas il faudra tenir au pire 48 à 72 heures avec groupe électrogène nécessairement.

Dans le cas de catastrophe plus grave, tremblement de terre, volcanisme, problèmes astronomiques, conflits, etc…il est difficile de prévoir ce que dame nature à décidé.
Aussi il ne s'agit plus seulement de tenir 8 à 10 jours, mais de prolonger la crise sur plusieurs semaines, mois…
Dans ce dernier cas, il va falloir élaborer un plan de fonctionnement sans énergie "habituelle", dans la durée, avec les urgences recensées et les périodes saisonnières (très important).

Il sera nécessaire de penser à ces modes de fonctionnement dégradés et de pouvoir les automatiser peut-être par des programmes spécifiques dégradés et inclus au niveau des programmes "normaux" des  automates.
(Prévoir un fonctionnement plus économe au niveau des courants de démarrage des démarreurs électroniques etc…)
L'organisation de nouvelles tournées devra être établie pour palier des manques d'informations éparses et l'optique de la restriction de carburant.

11 La réduction de surface réseau

Il peut parfois être nécessaire de préserver le plus en privant certaines branches d'eau (peut-être seulement provisoirement le temps d'une réparation). Sur une situation durable et chaotique, il peut être nécessaire de concentrer son action sur une surface plus réduite pour éviter les allées et venues consommatrices de gas-oil et donner ainsi de l'eau à un nombre d'habitants plus important. C'est l'arbitraire associé à des problèmes réseau.

Cette diminution de surface réduira de fait immédiatement la consommation. Certes ce n'est pas la joie de couper ainsi pour un temps notable, une branche de réseau. C'est un problème d'étique difficile à résoudre ! et un problème de qualité lors de réalimentation

Je crois l'avoir cité dans un article, pas besoin de télégestion, les vaches dans les pâtures indiquaient par leurs beuglements qu'il n'y avait plus d'eau…Couper l'eau, c'est alors conduire les habitants de la zone à des problèmes et à les laisser se débrouiller seuls, alors qu'ils avaient compté sur une eau livrée à domicile.
La déontologie n'est pas respectée, mais c'est une crise, et l'essentiel et d'assurer le maximum humainement possible.

12 L'autorité de tutelle

En cas de crise chaque concessionnaire répond à une cellule de crise préfectorale et argumente ses décisions. Il reçoit aussi des consignes, mais "la meilleure fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a" !
Ainsi, je refais le parallèle avec Fukushima, c'est une véritable catastrophe et une crise du plus haut degré, puisqu'il y a la quadruple conjugaison de tremblement de terre, de tsunami (inondations) de problèmes de radioactivité et de conditions climatiques diffciles (neige).

Il s'agit ici d'un peuple ordonné et obéissant, ce qui ne serait pas du tout le cas en France !
Je connais bien mes concitoyens pour les avoir pratiqués dans de nombreuses situations exceptionnelles, qu'ils soient élus, fonctionnaires ou simplement usagers…
C'est dans les catastrophes que l'on voit le reflet de l'âme des peuples et c'est toujours dans l'adversité que l'on reconnaît ses amis…

Il en est de même dans cette éventualité, et en cas de catastrophe grave, la présence de la police ou d'une autorité armée sera nécessaire pour assurer à tous un minimum vital qui est de pouvoir boire de l'eau.
Je sais parfaitement que chacun va tirer la couverture à lui et que pour préserver le service à un maximum, il sera impératif d'user d'autorité.
J'ai en mémoire cette anecdote, où un petit réservoir se vidait et était presque à sec à cause d'une fuite importante très difficile à localiser, mais de voir le paysan passer au nettoyeur haute pression devant la ferme, alors que chaque employé suait pour tenter de rétablir la situation… Et il le savait parfaitement car c'était un élu !
La démarche citoyenne aurait été de remettre à plus tard cette opération…C'est ainsi !

Non, en cas de crise en France, il faut tout de suite prévoir de policer les interventions et les ressources, car le système français de la "débrouille", de l'individualisme voire de l'arnaque est trop ancré pour autoriser un fonctionnement souple et ordonné !

Ce sont justement ces perversités du comportement Français qui seront à combattre, et j'ai pu voir des fonctionnaires de quelques services publics rouspéter contre de petits manques d'eau ponctuels de quelques secondes, alors que les citoyens "lambda" étaient plus conciliants et surtout plus compréhensifs.

Bref je m'écarte un peu du sujet initial, mais pas exagérément, car pour en revenir plus précisément aux transmissions, il faut aussi compter sur les habitants eux-mêmes, qui sont assez coopératifs, et plus particulièrement un grand nombre de paysans, qui indiquent de façon "gratuite" les éventuels fuites, mais aussi par intérêt à terme pour leur propre usage! c'est humain !
Il faut aussi souligner la sensibilité professionnelle de ces personnes au vu de l'eau, car cette eau est vitale tant pour la culture que pour l'élevage.

13 Conclusions

La préparation d'une catastrophe et de la crise qui s'en suit est le début de la sagesse.
Les conclusions sont si évidentes que je n'ose pas dire que c'est seulement du bon sens, mais l'énumération des situations, et quelques compléments techniques restent je pense intéressants pour tous, initiés ou non.

J'ai la double chance d'avoir eu le métier de l'électronique et celui de l'eau potable, alors cela explique ma vision très personnelle et très atypique de ces situations où il faut rivaliser d'ingéniosité pour fonctionner.
Le fait de réfléchir longuement aux avantages et inconvénients amène de façon naturelle des solutions et corrige quelques oublis.

Je vous invite (Peut-être) à faire un jour une simulation effective de panne générale et de voir ce qui "clocherait" en cas de situation réelle…J'irais jusqu'à faire l'essai d'un groupe électrogène, car les situations où un GE, même correctement dimensionné, cale sur le démarrage de pompe, ne sont pas exceptionnelles. (Impact de charge non assumé par le GE ou mauvais calcul de puissance)

Certes une simulation représente un coût, mais pour de grandes unités, cela me semble nécessaire de le réaliser au moins une fois tous les 10 ans environ. N'oubliez pas de tout préparer par écrit et de prévenir la population d'une risque éventuel de manque d'eau, par la radio locale de préférence.
Si vous parvenez à tourner ainsi 24 à 48 heures sans incidents majeurs, alors c'est bien. Dans le cas contraire et si le temps joue contre vous, alors reprenez à mi-parcours le fonctionnement normal pour ne pas trop perturber les abonnés, mais notez soigneusement tous les points qui ne se sont pas passés correctement.
La véritable sécurité est d'assurer une formation aux agents sur le sujet, mais de réaliser l'opération environ 15 jours après, en ne diffusant le message à la radio locale que le jour même de l'opération bien entendu !
Ce n'est pas par plaisir, mais pour être réellement en situation !

Coupez !...

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Commentaires
L
Bonjour,<br /> <br /> Merci de ce commentaire et de l'intérêt porté à cet article. Je ferai simplement les quelques compléments suivants. <br /> <br /> L'essentiel des préoccupations préfectorales s'adresse à la QUALITÉ de l'eau potable et les plans de crise sur les RÉSEAUX eux mêmes sont pratiquement peu cités ( Je n'ai rien vu dans mon secteur en tous cas). Il est cependant certain que livrer de l'eau impropre est plus que dangereux, mais sans tuyaux pas d'eau du tout !<br /> <br /> Au vu de certaines petites structures d'eau potable peu qualifiées simplement sur l'aspect sanitaire, je pense que les éléments de texte indiqués dans cet article, ne sont pas redondants avec les dispositions préfectorales et les acteurs de la Protection Civile et qu'ils peuvent profiter à bon nombre et peut être même à de grandes structures AEP.<br /> <br /> En ce qui concerne les communications, c'est la base même, et en cas de crise grave le plus important est de mettre les COMPÉTENCES radio et informatiques à disposition des structures AEP. <br /> <br /> La fonction matériel radio des personnes distantes perdant de l'intérêt du fait de manque d'énergie probable et de toutes façons ne pouvant servir que de relais avec la difficulté du fait d'un alternat quasi obligatoire.<br /> <br /> <br /> <br /> Ma devise pouvant être aide toi et le ciel t'aidera, est plus que la phrase clef d'une crise, et en l'occurrence, je pense que les structures AEP doivent être prêtes à répondre à de tels défis sans attendre l'organisation préfectorale qui est beaucoup trop loin de la technique du terrain, et comme indiqué "sera déjà en surchauffe".<br /> <br /> <br /> <br /> Les services délégués de la DDASS ne s'occupent plus que de qualité, et ne connaissent que très succinctement le fonctionnement des réseaux et des sites.<br /> <br /> L'ex DDA avait encore une bonne connaissance, mais cet "abandon du terrain" confie la seule et entière connaissance aux gestionnaires ou concessionnaires eux-mêmes. Cela me semble très dangereux au niveau de la sous-traitance au domaine privé, car la perte d'information est totale (exemple TEPCO au Japon). La rétention d'information à titre commercial est à craindre. Dans cet esprit, seule la structure AEP "aux commandes" est à même de répondre techniquement aux problèmes posés.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien entendu les Associations citées et dont vous faites partie peuvent largement aider et apporter leur expertise technique de communications aux plus petits et plus démunis acteurs AEP. Cela facilitera grandement la remise sur pied des installations sans attendre "l'entreprise privée". Les radioamateurs sont des personnes compétentes en électronique (Émission / Réception toutes fréquences) et parallèlement en informatique et sont une excellente source de conseils.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ajouterai également un point PRIMORDIAL que sont les PLANS de réseaux ainsi que les différentes caractéristiques techniques, sans lesquels AUCUNE ACTION SÉRIEUSE DE CRISE N'EST POSSIBLE. Les plans doivent sortir de la tête des vieux fontainiers et être couchés sur papier, car la confiscation des connaissances est un véritable danger.<br /> <br /> <br /> <br /> Meilleures salutations<br /> <br /> lokistagnepas
Répondre
S
Bonjour,<br /> <br /> Article très intéressant. Ces scénarios sont joués par les services de l'Etat. Il existe dans chaque préfecture un Service Interministériel de Défense et de Protection Civile (SIDPC), sous l'autorité du préfet.<br /> <br /> Ce service coordonne les actions à travers son Centre Opérationnel Départemental (COD).<br /> <br /> Je vous invite à consulter les pages de votre préfecture, les concessionnaires sont intégrés dans le schéma ORSEC Départemental.<br /> <br /> Il existe aussi, une association agréée de sécurité civile sous le sigle FNRASEC (Fédération Nationale des Radioamateurs au service de la SEcurité Civile, qui regroupe les association départementales (ADRASEC) et des Territoires (ATRASEC). Spécialistes des communications HF (ondes courtes), VHF, UHF, SHF, se mettent à disposition de l'Etat sur réquisition, pour établir des liaisons d'ultime recours en cas de catastrophe ou d'événement climatique ou technologique.<br /> <br /> Vous pouvez consulter le site : www.fnrasec.org<br /> <br /> Vous pourrez découvrir des bénévoles pas comme les autres, avec une spécialité devenue rare à notre époque, mais combien efficace.<br /> <br /> Ne pas hésiter à faire référence à cette structure spécialisée, dans vos explications techniques. <br /> <br /> Bonne continuation dans vos travaux, <br /> <br /> Très cordialement,<br /> <br /> <br /> <br /> Le Président de l'ADRASEC55,<br /> <br /> Responsable adjoint FNRASEC zone de défense et de sécurité Est,<br /> <br /> Patrice WILLAIME <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> www.adrasec55@fnrasec.org
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L
Bonjour,<br /> Voilà qui apporte un peu d'eau au moulin, sur un problème de sécurité.<br /> Je ne peux évidemment pas me prononcer pour des choix politiques et commerciaux. Je veux seulement répondre d'un point de vue technique pur.<br /> <br /> En ce qui concerne des numéros "privés" comme ceux pour la surveillance de l'eau potable, par exemple, la difficulté technique est importante si les opérateurs téléphoniques n'ont pas de check liste prioritaire. En effet les numéros abrégés 112 ou 18 ou 17 etc sont immanquablement repérables d'emblée par le nombre de chiffres, sans avoir à être comparés à une table de destinataires prioritaires. (Or la comparaison d'un seul numéro à des millions de N° est une opération particulièrement longue).<br /> <br /> En complément d'informations, tous ces acheminements sont dans les protocoles de l'ISO, et on possède donc tous les éléments des messages (Adresses émetteur et récepteur) et (seulement) en cas de saturation, chaque serveur pourrait extraire les données de destinataires et couper des lignes non prioritaires pour acheminer coûte que coûte ces communications urgentes.<br /> <br /> A ce niveau il faudrait que les opérateurs puissent détecter la saturation et rechercher ces éléments à partir de cet instant en privilégiant les numéros de destinataires d'urgence.<br /> De toutes façons c'est un travail de programmation important, et je suppose que ce n'est pas fait, au vu de ce que vous dites.<br /> <br /> Pourquoi cela ? Simplement parce qu'il n'y a pas autant de possibilités de raccordement que de lignes effectives. <br /> <br /> Doit-on augmenter les possibilités de liaisons simultanées ? Commercialement je suis certain qu'aucun opérateur ne le ferait par plaisir, car les coûts seraient trop importants pour un résultat identique dans 99,99% des cas. <br /> (Priorités aux bénéfices.......!!!!)<br /> <br /> Voilà techniquement avec quelque ironie cependant ma réponse majoritairement technique.<br /> Meilleures salutations<br /> lokistagnepas
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P
il y a qq semaines, j'ai vécu non pas un seisme, mais un embouteillage énorme sur l'A9 entre Nimes et Montpellier.<br /> Suite à un gigantesque accident, un poids lourd avait traversé la voie et avait écrasé le véhicule venant en sens inverse. L'autoroute complétement bloqué pendant des heures, aucune sortie, les réseau secondaire totalement asphyxié...en un mot "gros bordel" sur Montpellier. <br /> Chacun dans sa voiture essayant de contacter qui sa famille, qui son entreprise, qui son rendez-vous...et, ce qui devait arrivé, le réseau a explosé, GSM et filaire compris...<br /> Aussi, j'ai appris par la suite, qu'une personne d'un village éloigné n'a pu être secouru faute de pouvoir joindre rapidement les secours.<br /> <br /> avez-vous une réponse?
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