LES REDUCTEURS de PRESSION (V3)
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1 Principe des petits réducteurs
2 Utilité

    2.1 La distribution de l'eau potable
    2.2 Réduction de la pression moyenne
    2.3 Élimination des "accidents" de pression
    2.4 Anti-retour d'eau
    2.5 Régulation

3 Choix d'un modèle
    3.1 Le Diamètre (Laminage du siège)
    3.2 Les courbes débit/pression du modèle
    3.3 Le support mécanique
    3.4 Le manomètre
    3.5 La qualité
4 Emplacements
    4.1 Juste après compteur
    4.2 Un robinet haute pression
    4.3 Uniquement sur le chauffe-eau (ou la chaudière)
5 La panne
    5.1 Quel âge a votre réducteur ?
    5.2 Pas d'eau
    5.3 Le chauffe-eau coule en permanence
    5.4 La pression monte lentement
    5.5 Mon chauffe-eau coule seulement la nuit
        5.5.1 Vous n'avez pas de réducteur de pression
        5.5.2 Vous avez un réducteur de pression
    5.6 Origine des pannes et comportement
    5.7 Juste après travaux mon chauffe-eau coule
6 Réglage de la pression
7 Histoires d'en rire
8 J'en mets un ? ou j'en mets pas ?

Si vous arrivez directement sur cette page par un moteur de recherche, vous pouvez avoir accès à la table des matières et à chaque article, en page d'accueil.    L'accès se fait par l'un des deux liens en tête de colonne de droite ----->


Préface

En observant les statistiques des blogs sur l'eau potable, j'ai vu une demande sur le sujet réducteur de pression. Puisque je le connais un peu et que j'ai l'expérience, autant en faire profiter tout le monde.
Je suis persuadé que ce ne sera pas peine perdue.
Ce sujet sera placé sur le blog "lokistagnepas" car c'est plus un sujet eau potable, mais il sera référencé dans le blog "bricolsec" avec un lien vers "lokistagnepas" car c'est aussi un sujet qui intéresse tous les particuliers.


1 Principe des petits réducteurs100_1775

Sur la photo on peut voir du haut vers le bas :

le couvercle, l'écrou centreur permettant la compression du ressort, le ressort, la membrane montée sur l'étrier, à gauche on voit le porte clapet avec son axe de centrage, la cuve (pot)  avec très visible au centre, le siège d'arrivée d'eau, puis tout en bas le bouchon du fond, servant à la fois au nettoyage et de centrage pour l'axe du porte clapet.
Remarquer un des deux petis trous en biais, dont l'usage permet à l'équipement mobile de descendre à une certaine vitesse (amortissement) et d'éviter ainsi toute mise en oscillation du mécanisme.

L'eau arrive par un tuyau interne au "pot" (à droite sur la photo), sur le siège "d'un robinet". Devant ce siège un clapet solidaire d'un étrier est commandé par deux forces antagonistes : Le ressort situé en partie haute (là où il y a la vis de réglage) exerce une force sur une membrane caoutchoutée qui reçoit la pression d'utilisation. Cette force a tendance à ouvrir le passage à l'eau à l'inverse de la force de la membrane.
(La force sur une surface de 24 cm2 pour 3 bars de pression fait quand schreducmême 73 KG !) Ceci n'est pas destiné à faire peur, mais simplement pour dire que ces efforts peuvent ne pas être anodins.
L'étrier est guidé en partie haute par la membrane, et en partie basse par un petit axe plongeant dans un alésage situé en partie basse du bouchon inférieur du "pot".
Dans certaines marques, un petit orifice dans le cône, côté ressort permet la mise à l'air libre d'un côté de la membrane et donc autorise sont déplacement sans compression de l'air. Ici c'est simplement l'écrou centreur du ressort en partie supérieure qui assure cette fonction.
Ainsi qu'il a été dit, une vis de réglage permet d'ajuster la pression dans l'installation particulière.

Légende du schéma : (click image si nécessaire)

A Ressort permettant de régler la pression
B Event autorisant les variations de pression de L'AIR suite au déplacement de la membrane.
C Membrane en solide toile caoutchoutée
D Etrier de commande du clapet (2 branches dont une seule visible en coupe)
E Porte clapet (cuvette métallique) et Clapet (caoutchouc) solidaire de l'étrier
F Bouchon vidange et alésage pour guidage du bas de l'étrier (avec joint d'étanchéïté)
G Entrée d'eau du réseau (pression élevée)
H Sortie basse pression (uniquement pour manomètre)
I Sortie basse pression régulée
J Axe bas de coulissement de l'étrier
K Carré ou vis de réglage pour la pression (action sur le ressort)

2 Utilité

2.1 La distribution de l'eau potable

Le principe physique veut que chaque abonné n'ait pas la même pression que son voisin, principalement lorsque les altitudes sont différentes. (Il y a aussi les pertes de charge)
Cet aspect physique est gênant mais peut être contourné par l'abaissement local de la pression. (On ne sait pas augmenter de façon simple une pression).
C'est la raison pour laquelle, les distributeurs d'eau potable partent toujours avec la pression la plus élevée pour pouvoir satisfaire tous les usagers.

2.2 Réduction de la pression moyenne

Les réducteurs de pression sont donc destinés en premier lieu à réduire la pression moyenne pour que celle-ci soit "acceptable" pour l'ensemble des appareils domestiques dans un lieu donné.

2.3 Élimination des "accidents" de pression

Les distributeurs d'eau utilisent aussi des réducteurs de pression, principalement lorsqu'il est possible de prendre toute une suite de points de distribution, dans le sens d'une baisse constante de l'altitude. Plus on est bas par rapport au réservoir, plus la pression est élevée.
Le distributeur installe donc un appareil de ce type sur son réseau (beaucoup plus gros). Il peut arriver, (comme c'est le cas chez l'abonné), que ces appareils lâchent. Alors la pression de l'ensemble du réseau monte. Cela se traduit chez vous par le chauffe-eau qui coule au groupe de sécurité, voire une inondation…

Si vous ne le voyez pas, vous vous en apercevrez lors de la prochaine facture, car cette eau passe à votre compteur.
En général le distributeur s'aperçoit assez rapidement du problème et y remédie bien évidemment.
Si vous êtes protégé vous-même par un réducteur de pression, (qui fonctionne) vous n'aurez pas à subir tous ces ennuis.

Il faut rappeler qu'un groupe de sécurité doit impérativement être raccordé à un tuyau d'évacuation à l'air libre de forte section (minimum 32, recommandé en 40).

ATTENTION, si votre plombier n'a pas respecté cela, votre assurance refusera de vous indemniser, car l'installation n'a pas été réalisée suivant les bonnes règles. (J'ai déjà vu l'évacuation du chauffe eau par un tuyau de 10 mm dans la chasse d'eau des toilettes !!!)

2.4 Anti-retour d'eau

De part son principe, un réducteur de pression agit également comme un clapet anti-retour. En effet si la membrane reçoit une pression plus élevée que la pression d'entrée, la membrane va tirer l'étrier avec le clapet sur le siège, empêchant ainsi le retour de l'eau.
A noter que cette possibilité est assurée de fait, mais que ce n'est pas la destination de cet appareil. La fiabilité de cette fonction n'est pas réellement suffisante.

2.5 Régulation

En réalité outre la réduction de pression, cet appareil régule la pression de sortie, quelques soient les variations de pression en entrée. (il y a des limites quand même !) . C'est la force du ressort qui va déterminer la consigne de pression.
Lorsque votre réseau public n'est pas stable au niveau pression instantanée, n'hésitez pas à faire cette dépense. (cas où vous êtes en fin de réseau par exemple)
Ce type de réducteur assure d'un temps de réponse le plus rapide, face à une variation de pression.

3 Choix d'un modèle

3.1 Le Diamètre (Laminage du siège)

Tous ces appareils sont délicats et peuvent s'user rapidement s'ils sont mal déterminés. Sans entrer dans les grandes théories hydrauliques que je maîtrise mal d'ailleurs, le passage de l'eau entre clapet et siège est le lieu d'un laminage important si l'ouverture est faible. Cela peut même devenir l'équivalent d'une "mini tronçonneuse".
Pour éviter cela il faut choisir un appareil ayant un profil de siège parfaitement étudié pour résister au laminage, et surtout choisir le bon appareil, adapté aux débits domestiques.
La solution idéale est de connaître son débit moyen et de pointe et de choisir l'appareil en fonction de cela sur les courbes du fabricant.

Demandez donc au vendeur les courbes…Ne le cherchez plus, il est parti appeler la police tout de suite, car il vous a pris pour un extra-terrestre…!

Plus prosaïquement, on recommande toujours de descendre d'un diamètre, par rapport au diamètre de la canalisation. Mais cela ne représente pas grand-chose pour vous ! (Il faut comprendre la nécessité de forte ouverture du clapet pour éviter le laminage causé par des vitesses élevées).

Alors si vous n'avez rien trouvé chez le fabricant montez un réducteur d'un diamètre ½ pouce si vous êtes un utilisateur écologique responsable.
Si au contraire, vous êtes un gros consommateur d'eau montez un réducteur de ¾ de pouce.

Le plus "gros" modèle n'est pas le meilleur !

3.2 Les courbes débit/pression du modèle

Si par hasard vous avez les courbes de débit pression, Il se peut que vous ne puissiez pas obtenir la réduction de pression souhaitée à cause du peu de pression à réduire et des débits demandés. Dans ce cas il vaut mieux renoncer, même si l'emploi du réducteur était prévu en cas de surpression accidentelle sur le réseau.
Ceci veut simplement dire que votre pression d'arrivée reste assez faible.

3.3 Le support mécanique

Le réducteur de pression est une pièce relativement lourde, et il est utile de la faire au moins reposer sur une plaque, pour éviter de fatiguer les joints plats (pincement), ainsi que toute la tuyauterie. Une bride souple l'empêchant de se soulever de la plaque serait un plus.
Alors, Messieurs les Fabricants, mettre une patte de fixation pour l'arrimer à un mur ne serait pas un luxe. Mécaniquement ce serait quand même mieux que de voir l'appareil sauter en l'air lors d'arrêts brusques, ou de coups de bélier.

3.4 Le manomètre

Ceci n'est pas obligatoire, mais….. Vous êtes bien contents d'avoir une jauge de carburant sur votre voiture ?
Alors montez un manomètre sur le réducteur, vous saurez ainsi si tout se passe correctement….
(Prendre de préférence dans ce cas, un modèle ayant la prise prévue pour cet usage).

Vous avez deux choix à votre disposition pour ce manomètre.
Le premier est de prendre un manomètre dont le calibre est à peine plus élevé que votre pression de service dans la maison. Ainsi vous pourrez observer de façon précise les variations éventuelles. Cependant cette solution ne vous indiquera pas la pression réelle si le réducteur vient à lâcher (l'aiguille sera alors en butée haute)

La deuxième solution consiste à prendre un manomètre dont la valeur maxi est de l'ordre de la pression du réseau. Ainsi tout désordre de fonctionnement du réducteur sera alors visible et quantifiable. Cette solution est un peu moins bonne pour observer son installation. Cette solution me parait la plus adaptée pour le meilleur compromis technique et économique.

Il y a cependant une troisème solution "luxueuse" qui est d'avoir un manomètre à l'amont (côté réseau) et un à l'aval (côté maison).

3.5 La qualité

C'est un point très important, car de cela dépendra votre tranquillité. Prenez toujours un modèle NF (Normes Françaises).
Au pire cela vous évitera une inondation, et "au moins pire" une facture d'eau, "salée".

4 Emplacements

4.1 Juste après compteur

Dans ce cas toute l'installation sera en pression réduite. C'est bien, mais pour laver la voiture c'est peut-être gênant ?
Pour la cabine d'hydro massage, il y a des spécifications de pression minimum (il faut s'y reporter) Incompatibilité avec les groupes de sécurité ? Je ne pense pas car il faut quand même de l'eau chaude.

S'il y a un regard de comptage extérieur assez grand (en béton par exemple), mettre ce réducteur juste APRES compteur ET douille de purge, cela protègera en même temps le tuyau enterré des surpressions éventuelles. (Voir après pour de plus amples précisions)

Tous les clapets de robinets sont ainsi protégés, et il n'est pas nécessaire de "serrer à mort" ces vieux robinets à clapet.

4.2 Un robinet haute pression

Se garder un point haute pression est toujours d'intérêt, car ainsi qu'évoqué en début d'article, il n'est pas facile de "remonter" une pression trop basse.

Tout dépend de la configuration que vous avez, mais des robinets extérieurs à pression directe réseau sont très utiles pour la voiture et pour le jardin…

Ceci est souvent incompatible avec la protection du tuyau enterré depuis le compteur jusqu'à la maison. C'est à vous de voir, mais si l'installation est récente avec un bon tuyau PEHD bande bleue 16 bars, il n'y a pas de problème.

Cette configuration protège aussi l'installation intérieure et les clapets de robinets.

4.3 Uniquement sur le chauffe-eau (ou la chaudière)

C'est aussi une solution intéressante, car en cas de faible pression du réseau, cela ne prive pas les autres usages d'eau froide, d'une pression un peu plus élevée.
Il faut remarquer que ce sont par les fuites aux chauffe eau (ou production d'eau chaude par chaudière) que se révèlent les premiers problèmes de surpressions.
Les autres problèmes sont seulement des problèmes de résistance mécaniques d'éléments (tuyaux, robinets…etc) En général ces résistances à la rupture sont très élevées et de l'ordre de 16 à 25 bars ou plus.

5 La panne

5.1 Quel âge a votre réducteur ?

Une bonne réponse "à côté du sujet" vaut mieux que de longs discours…!

Attendez vous de votre voiture qu'elle fasse 2 millions de kilomètres sans panne ?

Cela dépend de la sollicitation de l'appareil, et du type d'eau (Ph, calcaire, Matières en suspension, sable…etc) mais en général, 20 ans  représentent une durée de vie maximale (à condition d'avoir une  eau de qualités physico-chimiques correctes). Une longévité normale est de l'ordre de 12 à 15 années pour une eau "banale".

5.2 Pas d'eau

Se reporter au § 5.1. Un appareil neuf  ne peut pas vous faire cela sauf sur rupture du ressort de compensation. C'est surtout la manifestation des appareils très anciens.
Pour un appareil ancien, le ressort est en général la cause de ce problème, car il est tellement oxydé qu'il s'est avachit et devient inopérant ou est simplement cassé.
Il peut aussi y avoir un grain de sable qui se glisse dans l'alésage guide en bas du "pot", mais c'est plus rare.

5.3 Le chauffe-eau coule en permanence

Le cas fréquent de fuite au chauffe-eau révèle une absence de régulation de pression, et s'il y a un manomètre en sortie, et que la pression voisine 5.5/6 bars sans tirage d'eau, les groupes de sécurité peuvent commencer à fuir à cette valeur.
Attention aux plombiers, ce sont des petits malins qui vont vous "coller" un groupe de sécurité à changer. Ça va marcher un an ou deux puis rebelote ! Le plombier ne manquant pas de dire "c'est de la faute du service des eaux qui envoie des coups de béliers".

Non Monsieur ! Je suis impartial, car c'est vous qui ne maîtrisez pas votre boulot, par un manque évident de connaissances.

Dans 99% des cas, il s'agit du réducteur de pression qui ne réagit plus correctement, pour la raison principale suivante : Le siège du réducteur a été laminé par des vitesses de passage élevées. Il y a alors des fentes comme des traits de scie à métaux sur le siège. Bien entendu comme il y a fuite, la pression monte et le chauffe-eau coule au groupe de sécurité.
Oh ça peut ne pas beaucoup couler, car c'est limité par la section de la fente du siège, mais ces petites fuites se réalisent sur 24 heures, et il y a beaucoup d'heures dans une année ....

NOTA :Lorsqu'un chauffe eau n'est pas en "chauffe", le groupe de sécurité ne doit pas du tout couler !

Dans quelques cas, le guidage bas de l'étrier est en cause, mais c'est plus rare.

Pour ceux qui ont le problème de fuite du chauffe eau, et que ce sujet fait partie des 90% des recherches sur les forums de dépannage, j'ai réalisé une pyramide de dépannage qui va dégrossir le sujet. Cela n'est pas un remède infaillible, mais va guider un peu les personnes qui n'ont jamais bricolé.
Blog "bricolsec" article N° 34 .Voir cet article pyramide de dépannage .

5.4 La pression monte lentement

Ce cas est souvent le reflet d'une usure générale, et souvent le laminage du siège ou l'usure du clapet caoutchouc sont en cause. Cela se traduit par un coup de pression un peu plus élevé à l'ouverture d'un robinet, puis une fraction de seconde après, ça redevient normal.
Là aussi il faudra penser à changer l'appareil.
La montée en pression se fait sur quelques secondes. Si vous avez un manomètre ça se voit très bien !

5.5 Mon chauffe-eau coule seulement la nuit

5.5.1 Vous n'avez pas de réducteur de pression

C'est une réponse qui n'aurait pas lieu d'être dans cet article mais l'explication vaudra pour le paragraphe suivant :
La distribution d'eau potable est soumise aux pertes de charge, (comme en électricité à la résistance des conducteurs). Ces pertes de charge se traduisent par une baisse générale de la pression du réseau durant les heures de grande consommation.
En pleine nuit, le phénomène des pertes de charge est extrêmement réduit par le fait qu'il n'y a que très peu de consommation. La pression monte donc légèrement (et c'est incontournable).
Cette montée nocturne est parfois augmentée très légèrement aussi par la pression des pompes (cas des seuls réseaux en refoulement distribution).
Cela suffit pour monter d'un bar voire plus (dans les petits réseaux).
Résultat : Si on est en limite, "le chauffe-eau est heureux de montrer qu'il existe" (Ça se voit bien sur la facture !)

Si vous avez un doute, relevez votre compteur avant de vous coucher (tous les chiffres jusqu'aux litres) et avant de tirer la chasse d'eau des WC le matin, n'oubliez pas de relever le compteur. La différence non nulle des deux valeurs, peut indiquer un problème…
Attention cependant, car un chauffe-eau doit normalement fuir au goutte à goutte pour compenser la dilatation de l'eau. Il faut donc interprêter le volume perdu, qui ne peut exceder environ 1 à 2%  du volume total du chauffe eau.

5.5.2 Vous avez un réducteur de pression

Lire les explications ci-dessus car elles s'appliquent en intégralité. Mais alors…? Eh bien c'est la faute au réducteur qui aurait du compenser la variation du réseau et qui ne l'a pas fait.

5.6 Origine des pannes et comportement

- Le ressort corrodé et avachi provoque une fermeture du clapet ou une forte réduction du débit. L'élasticité n'est que partielle, et si vous tentez de visser la vis de réglage, alors vous allez faire peut-être pire que précédemment car vous n'aurez plus du tout d'eau.
Explications : le ressort a complètement plié ou cassé !
On trouve rarement des ressorts traités anti-corrosion pour le remplacement… Je n'y peux rien ! Je le déplore ! Il faut tout changer !

- La dézinsification, ça existe et ça touche plusieurs éléments du réducteur. La caractéristique de ce terme est simple. Le laiton est un alliage de cuivre et de zinc. Le zinc arrive à migrer vers l'extérieur et il ne reste plus alors que le cuivre qui est un métal mou. Cette dézin…se remarque par la couleur rouge brun (du cuivre) qui apparaît sur certaines pièces.
Le siège devient alors rouge brun et se fendille rapidement à cause du laminage.
Le téton de centrage inférieur est complètement dézin…et il n'y a plus de régulation à débit nul, car l'étrier est soit bloqué dans l'alésage, soit il autorise des mouvements non parallèles entre le siège et le clapet. En fonctionnement à débit moyen et important, il y a cependant régulation. Le remplacement est quand même incontournable dans ce cas.

- Le clapet en caoutchouc s'use, et sa surface n'est plus plane, la pression arrive à monter par les fuites, mais lorsqu'il y a débit, le fonctionnement est correct. C'est assez identique comme manifestation au siège de clapet fendu. -

- La membrane est percée ! Ce cas se traduit par une pression plus élevée en sortie et une fuite sur le petit trou de mise à l'air libre au niveau du ressort. Ce cas reste très rare, car les membranes sont très solides. Si vous trouvez une membrane, ou si vous voulez en faire une c'est possible, mais attention de bien la centrer telle qu'elle était avant. Il faut en même temps changer le clapet caoutchouc pour s'assurer d'un bon fonctionnement ultérieur, et vérifier que le siège est en parfait état (absence de traits de scie). C'est très délicat même pour le professionnel. Je recommande de changer l'appareil !

5.7 Juste après travaux mon chauffe-eau coule

Dans la grande majorité des cas, les travaux d'adduction mettent à rude épreuve "les vieux bouzins" de réducteurs.
Bien entendu, la manifestation est le chauffe-eau qui coule !
Ce n'est pas le groupe de sécurité (ou c'est très très rare !) c'est le réducteur qui lâche à cause de l'air présent dans les conduites et qui va se traduire par des coups de bélier.
Cela s'explique ainsi : La membrane avant les travaux travaillait dans une plage de variations faibles, et tout se passait bien.
Depuis les travaux le réducteur a du corriger de grandes variations dues aux coups de bélier de l'air. Cela s'est traduit par une course importante de l'équipage mobile de l'étrier. Le ressort a été obligé d'aller plus loin dans ses déformations. Comme le ressort est complètement rouillé, il s'est avachi et le réducteur ne fonctionne plus.
La faute n'est en général pas à reporter sur le distributeur d'eau mais seulement sur la vétusté de l'appareil qui était installé. Si toutes fois l'appareil était neuf ou récent, alors c'est différent !

6 Réglage de la pression

En général pour les modèles en forme de pot avec un cône supérieur, il faut "visser" la vis pour augmenter la pression et réciproquement.
(Cette opération peut être un réel échec si le réducteur est trop ancien, car il peut y avoir casse ou écrasement du ressort et plus du tout d'eau !)

Certains modèles bon marché n'ont même pas de réglage possible, ils sont si petits que l'on croirait que c'est pour jouer à la "dînette".
 
En eau potable il ne faut pas plaisanter avec la qualité, car les matériels sont soumis à rudes épreuves. Changez vite ce modèle ! Les modèles NF sont toujours préférables.

7 Histoires d'en rire

Je suis malheureusement obligé de dire du mal de quelques plombiers, mais ils le méritent parfois.
Après un triple échange de réducteur de pression décidé par un plombier, un abonné s'est adressé à son concessionnaire, avec un peu d'agacement mais très correct cependant. Lorsque cet abonné ouvrait un robinet, il prenait un sérieux coup de pression, puis après ça redevenait normal…Le métier de la plomberie n'est pas tout à fait celui de l'eau potable !
Pour aider cet abonné ayant un réel problème sans solution, je regarde et j'enregistre la pression sur 24 heures.
C'était juste à l'automne, au moment ou l'on rallume le chauffage. Sur le graphique on voyait nettement d'énormes variations de pression en salves… Suspicions du chauffage !
Effectivement les circuits d'eau chaude sanitaire et d'eau froide communiquaient et le groupe de sécurité était mal placé.
Mais avant il n'y avait rien, alors pourquoi ce phénomène apparaît d'un seul coup ?
Eh bien, le compteur d'eau avait été changé et un CLAPET avait été mis, empêchant ainsi tout retour d'eau vers le réseau. Cet abonné avait fait la relation entre le remplacement du compteur (+ clapet) et ses problèmes...
Ces abonnés avaient donc la pression d'eau chaude dans l'eau froide, avec en plus un risque énorme de rupture dans l'installation, sans parler de l'eau intérieure très certainement polluée .
Et j'en ai d'autres tout aussi "croustillantes" …

8 J'en mets un ? ou j'en mets pas ?

Si votre pression de réseau public ne dépasse pas 3 bars environ, je ne conseille pas d'en mettre, pour 3 raisons :
Cette pression reste donc  toujours inférieure aux 6/7 bars habituels des groupes de sécurité des chauffe eau en premier lieu, en deuxième lieu pour une raison  de confort d'utilisation, et enfin parce que le réducteur serait très certainement dans une plage de fonctionnement inadaptée et donc destructrice pour l'appareil.

Si votre pression est située entre 4 et 6 bars, il est utile d'en mettre un, et je le positionnerais volontiers sur le seul circuit du chauffe eau.

Si la pression est supérieure à 6 bars, je préconise de mettre le réducteur à l'arrivée générale avec un circuit haute pression de préférence pour la voiture et le jardin.

Alors entre 3 et 4 bars ? Je ne sais pas trop, car le réducteur travaille mal pour "enlever un petit bar" et cette pression de 4 bars est "généreuse", mais pas gênante….Je crois que je n'en mettrais pas !

Noter qu'il est INUTILE dans la quasi-totalité des cas de mettre deux réducteurs en série, car il y en aura toujours un qui n'aura pas de travail à faire et qui pourrait se détériorer.

Notez qu'habituellement un concessionnaire prévient toujours ses abonnés d'une augmentation de pression, et que dans ce cas, il faut toujours revoir les fourchettes de pressions ci-dessus, et très certainement aller vers la pose cette fois d'un réducteur voire de son changement s'il est ancien…

Renseignez vous aussi pour savoir si votre branche de réseau public est équipée d'un réducteur (du distributeur d'eau). Cela en cas d'indécision suite à votre pression très moyenne, vous amènera peut-être à prendre une mesure de précaution en installant cette fois un réducteur en sécurité, (au cas où celui du distributeur lâche).

Dans ce cas, on peut remarquer que son action pourrait être quasiment nulle, sans détérioration, car la pression de service pourrait être réglée à 1 ou 2 bars au dessus de celle du distributeur. Le clapet serait ainsi forcé en ouverture permanente, et il n'y aurait théoriquement que peu de laminage.
Ce cas n'est pas contradictoire avec ce qui vient d'être dit quelques lignes plus haut, mais représente seulement un emploi différent dit de sécurité.
Il peut arriver aussi le cas inverse, où un réducteur est positionné à une pression plus basse que l'utilisation normale. Dans ce cas, le clapet sera toujours fermé sauf en cas "d'écroulement de la pression du réseau" où il s'ouvrira pour donner l'eau qui manque et faire remonter vers une pression minimum. (Ce fonctionnement est peu utile pour les particuliers).
Ces deux derniers cas sont des cas particuliers de fonctionnement en régime tout ou rien, sur seuils (sans régulation réelle de pression recherchée).

Notez que l'on peut dire une chose et son contraire quelques lignes après...Mais cela fait partie des subtilités de ces sujets qui ne sont pas toujours en arithmétique binaire.

Tiens au fait je prendrais bien un bon demi PRESSION (sans réducteur) !...

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